Chefs World Summit, cru 2018

Au programme du Chefs World Summit à Monaco ? 3 jours de conférences et débats endiablés sur la gastronomie d’aujourd’hui et de demain, mais aussi des dîners à 4 mains, des démonstrations et surtout la révélation 2018 des 100 chefs chez qui il faut avoir été.

Echange, partage et transmission. Voilà le trio gagnant du Chefs World Summit.

Cette 2ème édition, initiée par Catherine Decuyper, a réuni le gratin de la gastronomie mondiale, de Christian Le Squer à Guillaume Gomez, de Pascal Barbot à Alan Geaam, de Kei Kobayashi à Emmanuel Renaut.

Il y a aussi le chef Paul Pairet qui fait partie des ovnis. Ce français a ouvert à Shanghai l’un des restaurants les plus sensationnels du monde. Il fait vivre une véritable expérience sensorielle sons & lumières à seulement 10 convives autour d’une table futuriste qui envoit valser une vingtaine de plats.

Conférence #1 « Les étoiles : avant, comment, après »

Le sujet est délicat surtout dans une époque où le Guide Michelin est chahuté et où des chefs comme Sébastien Bras décident de rendre leurs trois étoiles pour retrouver leur liberté. Pour Christian Le Squer et ses 12 années de 3 étoiles, « les étoiles, on vit bien avec mais on peut vivre sans. Pour moi, c’est important et j’aime cette course aux étoiles. »

« Je rêve bien sûr d’avoir 3 étoiles, mais il faut surtout écrire sa propre histoire, avoir sa propre identité. Il ne faut pas cuisiner pour avoir des étoiles, il faut cuisiner pour donner du bonheur. » annonce Akrame Benallal, chef étoilé du restaurant Akrame à Paris.

C’est enfin Jean-François Mesplede, ex-directeur du Guide Michelin qui met les pieds dans le plat en balançant : « Pour les étoiles, comme pour les titres de MOF, on ne peut pas payer, on ne peut pas coucher, il faut bosser et procurer de l’émotion. » Voilà qui est dit. Il rappelle, avec émotion, que le Guide Michelin récompense les chefs qui se chargent de donner du bonheur aux gens.

Conférence #2 « Le retour du goût : la fin de l’hégémonie esthétique. »

C’était ici un débat entre le beau et le bon, diablement intéressant à l’heure de la dictature de l’image sur Instagram.

« On voit bien sûr la beauté en premier car c’est l’œil qui donne envie de goûter, mais c’est le goût qui va imprimer la mémoire. Un plat seulement beau va vite s’oublier. » Marco Stabile, chef italien de Ora D’aria Ristorante.

Le Chefs World Summit et le magazine Le Chef ont enfin révélé les 100 chefs chez qui il faut être allé, le seul classement des chefs par des chefs. C’est Michel Troisgros qui décroche la 1ère place du classement : « Cette récompense c’est le fruit du passé et le fruit du présent. Je suis très ému car ce n’est en effet par pareil d’être élu par ses pairs. »

Ce cru 2018 a rassemblé 100 chefs étoilés de 34 pays à travers le monde, avec un penchant pour la France, le Japon, l’Espagne, l’Italie et les Etats-Unis mais la gastronomie française reste largement valorisée, avec 41 chefs français parmi les 100.

Chefs World Summit

Marie